Mathieu Bouvier : « Les intrigues du geste »

dates: 
lieu:  CN D Pantin et visioconférence

A 10h au Studio 14

LES INTRIGUES DU GESTE. Pour une approche figurale du geste dansé 

Thèse de doctorat en Esthétique, sous la direction de Catherine Perret (Paris 8 - AIAC) et Isabelle Launay (Paris 8 – MUSIDANSE)
JURY
Renaud Barbaras, Professeur, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (philosophie).
Guillemette Bolens, Professeure, Université de Genève (littérature).
Romain-Emma Bigé, Professeure, École supérieure d’art d’Aix en Provence (enseignement artistique).
Aurore Després, Maître de conférences HDR, Université de Bourgogne-Franche-Comté (arts du spectacle).
Catherine Perret, Professeure, Université Paris 8 Saint-Denis (esthétique et théorie des arts).
Isabelle Launay, Professeure, Université Paris 8 Saint-Denis (histoire et esthétique de la danse).

École doctorale Esthétique, Sciences et Technologies des Arts – EDESTA
Unité de recherche EA 4010 : Art des images et art contemporain - AIAC
Unité de recherche EA 1572 : Esthétique, musicologie, danse et création musicale – MUSIDANSE


La danse est un travail de la figure humaine. Mais ce travail est moins figuratif que figural, si l’on admet avec Gilles Deleuze que la figure figurative est la forme sensible rapportée à l’objet, tandis que la figure figurale est la forme sensible rapportée à la sensation. Le travail de la figure en danse, au sens figural qu’on lui donne ici, est donc décrit comme le travail de la sensation faite image, au moyen d’intrigues perceptives impliquées dans la fabrique du geste dansé.
Les intrigues du geste sont à comprendre de façon bijective aux expériences des danseur.euse.s et des spectateur.rice.s, dans un miroitement entre l’avènement chorégraphique du geste et son événement esthétique : une figure se lève au-devant du geste dansé quand les uns et les autres se font voyants d’une image virtuelle, une semblance, une allure, un hiatus entre l’aperçu et l’imperçu, un débrayage dans les coutumes perceptives.
En croisant les savoirs empiriques des danseurs et certaines ressources théoriques de la philosophie de l’art, de la phénoménologie et de la clinique, cette étude vise à éclairer l’expérience figurale du geste dansé dans ses dimensions somatiques (une émulation de l’imaginaire radical, ou imaginaire de la sensation), esthétiques (un travail des figurabilités du geste), et éthiques (une expérience de l’art qui veut la participation).
Stéphane Mallarmé et Loïe Fuller, Yasmine Hugonnet, Vaslav Nijinski et Dominique Brun, Laurent Pichaud, Lisa Nelson et Loïc Touzé sont quelques-uns des noms qui orientent cette enquête à travers les scènes et les studios de danse, les différentes intrigues (du milieu, de l’articulation, du désir, de la voyance) et les « cas de figures » qu’ils y inventent : motifs chorégraphiques, pratiques somatiques et ludiques, pièges à danser et pièges à voir, « appâts pour les sentirs ».