Université Côte d’Azur, CTELA, EUR CREATES – Arts et Humanités
En partenariat avec le Festival de Danse Cannes – Côte d’Azur France et le PNSD Rosella Hightower Cannes – Mougins
Avec le soutien de l’association des Chercheurs en Danse
Coordination : Sarah Andrieu et Axelle Locatelli
Comité scientifique : Sarah Andrieu (URMIS), Federica Fratagnoli (CTELA), Alice Godfroy (CTELA), Axelle Locatelli (CTELA), Marina Nordera (CTELA) et Joëlle Vellet (CTELA).
Dans le cadre d’un partenariat initié en 2005 entre le Festival de danse de Cannes Côte d'Azur et les chercheurs en danse du Centre Transdisciplinaire d’Épistémologie de la Littérature et des Arts vivants (CTELA), l’Atelier de la danse repose sur l’organisation d’une rencontre scientifique et artistique. Dans le cadre de cette onzième édition, nous souhaitons ouvrir cet événement aux étudiants de l’Université Côte d’Azur et du Pôle National Supérieur de Danse Rosella Hightower, aux publics du Festival de danse de Cannes Côte d'Azur, aux artistes et professionnels engagés dans des pratiques de médiations culturelles.
Le terme de médiation culturelle regroupe aujourd’hui en France des pratiques très diverses portées aussi bien par des structures culturelles que socio-culturelles. S’appuyant sur la tradition d’une volonté politique de « démocratisation de la culture », elles cherchent à construire des passerelles entre les créateurs et les publics. Dans le domaine de la danse, les acteurs de la médiation s’efforcent d’inventer des modalités mobilisant différents savoirs pour permettre aux publics de découvrir le champ chorégraphique.
L’Atelier de la danse n°11 envisage la médiation culturelle du point de vue de la réception de l’œuvre et s’intéresse aux modalités d’accompagnement des spectateurs dans leur relation à une pièce chorégraphique : est-il question d’éduquer leur regard ? Quels outils mettre à leur disposition ? Qu’est-ce que regarder une œuvre de danse ? La question est au cœur de l’analyse d’œuvres. Cette pratique reste encore essentiellement perçue comme réservée aux spécialistes, critiques ou chercheurs en danse. En incitant tout spectateur à porter d’abord son attention sur l’expérience sensible et perceptive qu’il vit face un spectacle chorégraphique, elle l’invite cependant non pas à chercher à comprendre l’œuvre, mais à saisir « ce que l’œuvre lui fait ». Le regard de l’analyse se pense, comme le proposent Isabelle Ginot et Philippe Guisgand (2021) « non pas comme la distribution d’un savoir et d’une autorité sur les œuvres mais comme un réservoir de perceptions et d’expérimentations ». L’Atelier de la danse n°11 se propose dès lors de réfléchir sur la place de l’analyse d’œuvres dans les différents formats de médiation : en quoi les outils de l’analyse permettent-ils de penser et pratiquer autrement les bords de plateau, ateliers du spectateur, débats ?
Cet Atelier se décline en plusieurs évènements : atelier du regard avec étudiants et spectateurs autour de Birget, ways to deal, ways to heal d’Elle Sofe Sara, bord de plateau à l’issue de Sous les fleurs de Thomas Lebrun, après-midi de réflexion et de discussion avec artistes, chercheurs et professionnels du spectacle vivant. Cet Atelier de la danse n°11 prend donc des formats différents ; tous, cependant, s’emparent de la question du regard sur une œuvre en danse pour proposer des temps d’échange fondés sur le partage d’expérience.
Programme
13h30 : Accueil
14h : Mots de bienvenue
14h15 : « Diffusion des savoirs et droits culturels : transformations des pratiques de médiation en danse » - Lise Saladain (La Manufacture-CDCN Nouvelle Aquitaine, Université de Bordeaux)
Cette intervention abordera la manière de produire et de diffuser les savoirs incorporés par l'œuvre chorégraphique dans les actions de médiation, à l’aune des droits culturels. Dit autrement, il sera question ici de discuter de comment, aujourd’hui, se transforment les pratiques professionnelles de médiation en danse, dans une logique du « faire avec » les personnes qui sont censées bénéficier de cette action.
14h45 : « Réflexions sur les notions de culture et de médiation » - Philippe Guisgand (Université de Lille)
Mon intervention s’articulera en deux temps. D’une part, relever quelques confusions liées à la notion de culture et leurs conséquences sur les représentations de ce qu’est une médiation dans le domaine des arts. D’autre part, tenter de placer l’analyse des œuvres, le débat esthétique et l’enrichissement mutuel (postulant une égalité des intelligences) comme alternatives possibles aux difficultés dont fait état la première partie de l’exposé. Cette intervention ambitionne de fournir des occasions de débattre lors de la Table ronde qui suivra.
15h15 : Pause
15h30 : Table-ronde
Avec la participation d’Olivier Chervin (Numeridanse, Lyon), Eva Felix (Cie Ginette, Nice), Philippe Guisgand (Université de Lille), Jessica Piris (Théâtre de la Licorne, Cannes), Lise Saladain (La Manufacture, Bordeaux)
Olivier Chervin travaille à la Maison de la Danse (Lyon) depuis le début des années 2000 au développement et à la mise en place d’outils de médiation par l’image en direction de tous les publics. En parallèle des activités liées au théâtre, il accompagne le développement de Numeridanse, la plateforme pour la danse et diversifie son travail en assurant des formations à l’utilisation de l’image vidéo auprès des professionnels de la médiation et de la danse.
Danseuse et chorégraphe Eva Félix questionne la déformation et la reformulation de ce qu’est le spectacle vivant, avec l’objectif d’amener la danse contemporaine dans des espaces non-conventionnels et de chercher d’autres formats de production artistique. Elle mène une recherche à l’université Côte d’Azur sur le geste d’écrire autour des processus de création et vient de fonder la compagnie GINETTE à Nice.
Philippe Guisgand est professeur en danse à l’Université de Lille. De 2013 à 2018, il a dirigé le programme « Dialogues entre art et recherche » (DeAR). Il prolonge actuellement cet axe de recherche en développant une démarche et des outils d’accompagnement à la création chorégraphique à destination des jeunes artistes émergents.
En charge des relations publiques et d'une partie de la programmation du théâtre de la Licorne, Scène conventionnée d'intérêt national Art, enfance, jeunesse, Jessica Piris participe à la mise en œuvre de la politique culturelle cannoise. Elle conçoit des projets d'éducation artistique et culturelle en dialogue avec les artistes accueillis et les déploie sur le terrain auprès de tout type de public.
Lise Saladain est directrice déléguée de la Manufacture – Centre de Développement Chorégraphique National Nouvelle-Aquitaine. Elle est par ailleurs docteure en Sciences de l’Éducation et de la Formation à l’Université de Bordeaux, rattachée au Laboratoire Cultures et Diffusion des Savoirs (CeDS). A l'appui de ce double parcours, elle travaille sur la manière dont les connaissances se fabriquent et les savoirs se transmettent dans le champ de la danse.